“Machines à laver, bricolage, maquillage.
On a jeté la voiture diesel ; il fait chaud, normal c’est l’été : les images se déforment.
Les jeux d’enfants sont simples, beaux & cruels, comme les vidéos d’Instagram.
Un road trip domestique.
Léa & Milly font dialogue. Iels sont des émetteurs-récepteurs de la bande son dans un décor de tissus, lumières cheap et bouteilles de coca vides.”

Assise sur une planche à roulettes, Léa Puissant est figée dans la position d’un.e conducteur.ice tenant un volant imaginaire. Une voix off parle de son appartement, de son loyer, de son désir de quitter la ville, et de la voiture dans laquelle elle vit jusqu’à ce qu’elle tombe en panne. Un téléphone sonne, elle répond à la voix automatique d’une responsable Pôle Emploi pour choisir une nouvelle formation. Sans autre choix, elle est incitée à se former au métier de prothésiste ongulaire. Elle cherche alors un sens à sa vie, une vie bonne en se peignant les ongles. Des projections de vidéos figurent ses rêves. Elle regarde le paysage défiler sous ses yeux, jusqu’à ce qu’elle incarne un personnage d’un cyberespace contenant des déchets plastiques et des services de mémoire numérique. Son personnage découvre certains objets d’art, des forêts et des climatiseurs du “vieux monde”. Figure mi folle mi autoritaire, elle se sert de doigts géants et d’anneaux leds sur pied comme des armes. Elle questionne, ainsi, le statut d’auto-entrepreneur, la côte de visibilité sur les réseaux, le changement climatique et les vices de notre société.