- Dates de représentation 25/05/2019, 09/04/2022
- Source École et Espace d’Art Contemporain Camille Lambert
- Artistes Emmanuelle Bouyer
- Participant.es André Avril, Niclas Dünnebacke, Bridget Whiting, Georgi Titus, Léonard Titus-Bouyer, Rosalie Sylvestre, Nataska Roublov, Jean Penicaud, Christy Nguyen, Hugo Martinez, Leilei Bavoil, Oualid Boudrar, Maria Elena Capra, Maxime Découard, Noé Forissier, Margot Lacombe, Bence Kalo, Daniel Kleiman, Yasuyo Mochizuki
- Commissaires Morgane Prigent
Emmanuelle Bouyer a été invitée à participer à la neuvième édition de Hors d’œuvres en mai 2019, parcours artistique organisé dans les jardins le temps d’un week-end. Emmanuelle Bouyer a souhaité investir le parc de l’observatoire afin de travailler sur la lumière au sein de cet espace patrimonial accueillant l’observatoire Camille Flammarion et sa lunette. L’artiste a réalisé des captations de lumière lors des différents équinoxes et solstices, puis développé un travail de dans le temps au fil d’une résidence de création sur le territoire. Cette résidence a ensuite donné lieu à une exposition personnelle d’Emmanuelle Bouyer, Devant les scintillements (23°44-307m/s) en 2022.
Emmanuelle Bouyer entretient un rapport prééminent et agissant avec les lieux. Dans les lieux qui se présentent à elle, l’artiste vise à rendre apparente sa matière de prédilection : l’énergie fluide de la lumière, celle qui constitue un espace et se manifeste ostensiblement dans la vie.
À l’affût, elle dessine le mouvement des projections solaires, captant l’inattendu, parfois imperceptible. Cette énergie immerge le spectateur dans un paysage mouvant ; une course poursuite l’emporte dans la rotation de la terre autour du soleil. L’énergie de la lumière, ses mouvements imperceptibles, se transcrivent d’agir en agir, comme une tentative d’épuiser en elle leur retentissement.
Les deux performances se nommentChasse de lumières à l’observatoire. Elles sont liées au travail d’Emmanuelle Bouyer autour de l’observatoire Camille Flammarion et se sont déroulées en ouverture et clôture de la résidence avec l’Espace d’art contemporain Camille Lambert.
Elles se situent au pied de l’observatoire dans le parc Camille Flammarion et sont accompagnées dans les deux cas d’une installation sous la coupole. Elles sont collectives, à cette occasion, l’artiste est assistée de Yasuyo Mochizuki, performeuse, actrice en théâtre physique.
Le dispositif est le suivant : des cercles de lino blanc sont placés au sol sous les arbres, de manière à laisser apparaître les taches de lumières au travers des feuillages. Les cercles créent un territoire constitué de polarités entre lesquelles les performeurs vont agir. Les performeurs sont séparés en deux groupes, les « chasseurs dessinateurs » et les « capteurs d’image ». Pour les premiers, il s’agit de dessiner au feutre gouache le déplacement des taches lumineuses en les contournant tel un scanner, quand les seconds photographient l’action in situ.
La performance n’est pas juste l’exécution d’un dessin, elle est aussi la mise en climat d’une attente, c’est ainsi que chacun est en état d’affût, tel un animal en chasse.
La performance est une improvisation car aucun parcours n’est décidé à l’avance, il s’agit juste d’un jeu d’équilibre entre les cercles, la lumière, les nuages et les performeurs. Un état de corps à l’écoute est requis, pour activer cette improvisation. La performance peut osciller entre rapidité et suspension. Les capteurs d’images font partie du système et participent à la présence de différents états de corps en simultané.
Un second dispositif de notation, un fil bleu tendu est étiré entre deux cercles de façon aléatoire, comme pour saisir l’axe de déplacement de la lumière ou celui de la rotation de la terre sur elle-même. Cette grande tension vient perturber l’équilibre fragile de la chasse.
La mise en condition des performeurs avant l’improvisation se réalise par des exercices de mouvement sous la direction de Yasuyo Mochizuki, mais aussi par la lecture de textes, ou la découverte du dispositif spatial in situ et sur schémas. Les dessins réalisés par Emmanuelle Bouyer a posteriori sont plus analytiques sur les rythmes et les états de corps, comme une observation de ce qui s’est produit.
La performance dure 20 minutes.
- Crédits réalisateur·rice Emmanuelle Bouyer (Images Daniel Kleiman)
- Crédits monteur·euse Emmanuelle Bouyer
- Date de captation 09/04/2022
- Nombre d’œuvres dans le fonds 1