Avec ses Micro-événements, Tsuneko Taniuchi questionne son statut de « femme- artiste-étrangère ». Elle y expérimente ses capacités de résistance corporelle : confrontation psychologique, confession personnelle et exploration des zones d’intimité.

Micro-événement n° 37 /d’après Violent Incident (1986) de Bruce Nauman, reprend le scénario de l’installation vidéo de l’artiste américain : l’escalade de la violence survenant entre un homme et une femme au cours d’un dîner en tête-à-tête. S’appropriant le principe de variation adopté par Nauman, elle choisit de répéter ce même scénario, avec chaque fois un partenaire masculin différent, dans les déclinaisons suivantes : l’homme est l’instigateur de la mauvaise farce à l’origine de la dispute, puis c’est la femme, puis l’homme à nouveau, cette fois vêtu en femme, puis la femme, enfin, vêtue en homme.

La performance est un hommage à l’œuvre Violent Incident (1986) de Bruce Nauman. Elle met en scène un acte de violence entre deux personnes lors d’un dîner. En plus de l’artiste, 7 participant·es jouent la scène. Elle débute par deux couples autour de deux tables qui font face au public. Une voix off en anglais décrit le protocole de la performance. L’homme tire la chaise de la femme mais l’enlève au dernier moment et elle tombe. Il rit. En réaction, la femme frappe l’homme. Énervé, il l’insulte. Elle répond en lui jetant son verre au visage. Il la gifle. Elle lui donne alors un coup aux testicules. Il prend le couteau sur la table. Ils se le disputent mais elle le récupère et le poignarde. A la fin de chaque récit, les participant·es jouent plusieurs fois la scène en inversant les rôles. Toutes les combinaisons sont jouées : un homme et une femme, deux femmes, deux hommes et parfois simultanément. Au fur et à mesure la performance laisse place à une part d’improvisation : les participant·es rejouent la scène à leur rythme et avec les personnes de leur choix. Un décalage se crée avec la voix off et amène un désordre dans les actions. Le public rit. La performance s’achève lorsque Tsuneko Taniuchi ordonne l’arrêt de l’action et la scène se fige.