Avec “Give me honey”, David Liver questionne encore une fois la coprésence du public et du performeur ainsi que la création d’une certaine littérature comme toute trace tangible d’une action.
La performance aura lieu au sein du Générateur, sans préavis ni date préétablie, courant le mois d’octobre. David Liver sera accompagné de deux témoins qui auront en charge la tâche de raconter l’action, au travers d’un témoignage littéraire.
Ce projet fait suite aux plusieurs performances qui ont vu le duo Y Liver (David Liver et Rugiada Cadoni) engagé dans une réflexion à propos de la place de la narration dans l’art contemporain et en particulier en performance, ainsi que sur le problème de l’adresse dans l’utilisation de la parole et en présence d’un public.
Les thématiques et la matière qui nourrissent Give me Honey restent ancrées dans l’imaginaire critique habité depuis longtemps par David Liver. Une présence déclinée et dissimulée sous la forme d’un récit.
Par le prisme de l’écriture, matière sémantique qui lui sert d’alibi, David Liver réinvente la forme de sa présence au Générateur. Il questionne ici la co-présence du public et du performeur ainsi que la création d’une certaine littérature comme seule trace tangible d’une action. Le caractère conceptuel et critique de sa pratique - purement écrite - émane d’une réflexion lucide sur l’essence même de la narration et sa place dans l’art contemporain, en particulier dans la performance.
David Liver est accompagné de deux témoins, Lore Gablier et Nadia Barrientos, qui ont en charge la tâche de raconter l’action au travers d’un témoignage littéraire.

Give me honey est le récit, par Lore Gablier et Nadia Barrientos, d’une performance de David Liver qu’elles sont les seules à avoir vues la veille.
Elles ont écrit un texte qu’elles lisent au public afin de décrire ce moment qu’il·elles ne verront jamais. Assises sur une chaise, l’une en face de l’autre, elles transmettent ce qu’elles ont vu (« Il allume un cigare et se met à parler », « Nous nous déplaçons à présent. Il y a un trou au sol ») et restituent ce qu’elles ont ressenti (« Elle prend la parole. J’aime sa voix »), leurs questionnements (« Je me demande si la performance a vraiment commencé. »), leurs omissions (« Au fond, je n’écoute pas ce qu’il dit »).