- Dates de représentation 14/10/2012 (Le Générateur), 19/10/2014 (Le Générateur)
- Source Le Générateur
- Artistes David Liver, Rugiada Cadoni, Weléla Mar Kindred
- Évènement(s) cadre(s) Festival [ frasq ], rencontre de la performance
-
Contexte
Œuvre présentée dans le cadre du festival [ frasq ], rencontre de la performance, organisé par Le Générateur chaque mois d’octobre depuis 2009.
From the cheap talk series s’inscrit dans la continuité des performances réalisées par le duo Y Liver.
Si dans leurs performances la parole semble être un élément dominant, c’est la mise en espace, soumise à une relation autoritaire avec le public, qui régit la réception du discours. En improvisant, la narration se fait fragile, les divagations conceptuelles floues et les propos ambigus.
Y Liver cherche une histoire et vise à la réinventer en soulevant les questions de la liberté d’expression et des mythologies collectives dans la construction identitaire. Ainsi en mettant en évidence les ambiguïtés et les “zones blanches”, inhérentes au sujet, la performance de Y Liver aborde également l’essence de la pratique artistique, qui implique fondamentalement les conditions de la liberté d’expression.
From the cheap talk series a été réactivée en 2014.
David Liver a proposé aux personnes qui y avaient assisté (Anne Dreyfus, Amandine Banal et Sejla Dukatar de l’équipe du Générateur), de décrire de mémoire cette performance. Ainsi, elles sont devenues actrices d’une nouvelle œuvre de David Liver qui a été présentée le 18 octobre 2014 dans le hall du Générateur.
Il s’agissait pour lui, à travers la répétition d’un jeu de présence-absence, de reparler du fantôme d’Albert Ayler, retrouvé noyé dans le port de New-York en 1970 et déjà évoqué dans la performance initiale de 2011.
La performance originale commence par une question posée avec insistance au public :
« Combien y a-t-il de juifs ici ?». Les performeur·ses extraient du public un groupe de spectateur·rices et les installent sur un des côtés du tapis posé au centre ; il·elles répètent plusieurs fois l’opération à partir de différents critères. Les performeur·ses assènent régulièrement l’imprécation « come on, let’s go! ». Y Liver actionne un poste de radio posé au sol. On entend alors des enregistrements dont entre autres une performance ayant eu lieu « l’année dernière » et des extraits de texte de Voyage au bout de la nuit. Cette bande sonore se superpose sur les voix des artistes. Le rapport entre le public et les performeur·ses est poreux, flou, instable ; les interprètes développent une attitude autoritaire vis-à-vis des spectateur·rices (il·elles les forcent à applaudir, leur crient dessus, les forcent à rester debout…). Régulièrement, les performeur·ses se hurlent les un·es sur les autres, jusqu’à ce que leurs mots perdent leur sens. Y Liver parodie les prières juives, il se penche d’avant en arrière en déclarant un texte sans réel rapport avec le texte sacré. La lumière elle-même ne suit pas de chemin régulier. Parfois tout l’espace est éclairé, parfois seuls des halos bleus permettent de voir le jeu des performeur·ses.
En 2014, deux versions de From the cheap talk series ont été présentées : Anne Dreyfus accompagnée par Irène Bousquet à la batterie, a relaté au micro ses souvenirs de la performance, et a mimé certaines actions. Amandine Banal et Sejla Dukatar se sont servi du tapis utilisé en 2012. Elles ont mimé différents gestes et paroles de la danseuse Welela Mar Kindred. Sejla Dukatar portait une croix en scotch noir sur son tee-shirt blanc, à l’image de celui de Ruggieda Cadoni, artiste du duo Y Liver.
- Crédits réalisateur·rice Le Générateur
- Crédits monteur·euse Thibault Paris
- Date de captation 14/02/2012
- Nombre d’œuvres dans le fonds 6
- Nombre d’œuvres dans le fonds 5
- Nombre d’œuvres dans le fonds 2