Avec America l’artiste fait référence à l’imaginaire salvateur qui encore accompagne le nouveau monde et l’associe malicieusement à une idée de transcendance, dont il ne connaîtrait pas, ou plus, les manières. Ce projet né de l’intérêt de David Liver pour la construction narrative du travail artistique.
America devient une épisode littéraire d’un art qui s’inscrit dans la sphère du récit et dont les éléments formels, qui se manifestent dans le monde, ne sont que les détails.

Dans le cadre de l’exposition « 3 en UN : Dégagements/Déplacements », David Liver propose l’œuvre America, qui avant d’être une exposition, est une action accomplie par des inconnus que l’artiste a appelés.
David Liver sollicite un groupe d’amérindiens pour retrouver son inspiration : ceux·celles-ci doivent venir prier et organiser un rituel, dont les traces demeurent quelque part dans l’exposition sans que l’artiste lui-même ne sache de quoi il s’agit. Il n’y a rien dans cette plastique du rituel qui soit propre à l’artiste, qui lui soit familière et qu’il puisse maîtriser. Il s’en remet à des inconnus, en assumant chacune des ses propres projections comme un aveu de naïveté.
Absent lors du vernissage de l’exposition, David Liver laisse un ordinateur à disposition du public, sur lequel se trouvent des données expliquant sa démarche. Une imprimante est également posée sur la table : les spectateur·rices, s’il·elles appuient sur un bouton, peuvent avoir un exemplaire du texte America. Celui-ci contient les échanges de courriels entre l’artiste et un personnage fictif, Dwain, amérindien à qui il a créé une adresse mail pour faire appel à son public et créer un dialogue fictif. Seul le contenu des courriels de Dwain est lisible : l’intermédiaire de ce personnage permet à l’artiste de faire un retour critique sur son expérience.