Rémi Uchéda élabore des liens intrinsèques entre la sculpture, la danse et la performance, qui voient ses oeuvres mises à l’épreuve des corps qui se frottent à leur surface.
Il utilise une antenne, un séchoir, une galerie de voiture, une barrière, des pneus. Leur modification par pliage ou déréalisations sur le mode fragmentaire se rapproche du ready-made. Ses interventions les renouvellent dans le changement de référent que son action leur impose. Son autre préoccupation consiste à matérialiser les traces de l’expérimentation des sculptures par le spectateur. L’objet détourné de son champ d’utilité se voit dissocié de sa surface, de sa dépouille, et peut dans un second temps s’exposer de façon indépendante. Il développe ainsi une nouvelle physicalité qui permet une communication plus sensorielle entre le non animé et l’humain.

Le 4 juillet 2015, Rémi Ucheda invite plusieurs performeurs à investir son installation :
Performances de Anne-Catherine Nicoladzé, Magali Albespy, Manon Harrois, Laurent Chanel et Rémi Uchéda, dans le dispositif de Rémi Uchéda.

Avec Sculptures praticables, Rémi Uchéda propose un parcours : sur un plan en longueur se succèdent une table, des pneus de voiture, des porte-vélos aux couleurs de plus en plus vives, un tabouret insolite et une barrière, le tout parsemé de poteaux métalliques. L’artiste fait partie de l’œuvre qu’il réalise, à mi-chemin entre l’exposition et la performance.
Les spectateur·rices sont amené·es à circuler librement dans ce cadre urbain. Il·elles peuvent observer la série d’installations à travers un objet circulaire étrange posé sur la table, ou escalader et déplacer à leur gré le mobilier du parcours, seul·es ou à plusieurs. Autour d’eux·elles se structure un univers urbain et métallique qu’il·elles s’approprient à travers leur corps.
Décontextualisés, ces objets apparaissent dans toute leur étrangeté : c’est là le projet de l’artiste à qui le dessin, la structure et la constitution des choses importe plus que leur fonction et leur utilité.