Concert collectif. Chef d’orchestre : Michel Giroud. Partition sans « pupitre ».
Il trouve dans la poésie (selon les principes de la Poésie Totalement Totale qu’il fonde dans les années 1980) une caisse de résonance pour ses questionnements, transformant une matière en apparence figée, en une forme vive : poésie partout, dedans, dehors, jour et nuit, n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui, avec n’importe quoi. Au croisement des instructions du Labor Mondial et celles de Fluxus (Brecht, Maciunas, Chiari, Higgins, Williams, Filliou, Ben…), ce concert se joue dans l’énergie d’improvisation, sans savoir où il va nous mener.
Dans le cadre de l’invitation faite à Michel Giroud et dans la continuité de la rencontre organisée à Avignon sur le thème Fluxus et le jeu, l’atelier “Passage à l’Acte”, dirigé par Cyril Jarton, propose une action collective avec les étudiants de l’ESAA : “Flux Games Revisited”. Ce projet met en évidence l’importance du jeu dans la pratique du mouvement Fluxus et ses échos contemporains.

Au cours de cette Soirée Fluxus se mêlent plusieurs performances, celle de Michel Giroud et celles des étudiants de l’ESAA, invités à agir collectivement. Michel Giroud est au centre de la soirée : il improvise des paroles en continu pendant que les élèves de l’atelier Passage à l’acte, dirigé par Cyril Jarton, propose l’action collective Flux Games Revisited. Le tout forme une joyeuse cacophonie dans laquelle les performances se font l’écho les unes des autres. Une musique jouée par des instruments à corde, des percussions ou des voix d’opéra accompagnent la soirée.

Michel Giroud : Trois casquettes empilées sur sa tête, l’artiste et poète se promène parmi les spectateur·rices avec qui il interagit ou non en improvisant des récits, des anecdotes, en faisant part de ses réflexions et de ses expériences. De temps à autre, il accompagne son récit d’un coup de marteau sur l’enclume posée au centre de la salle, ou écrit au velléda sur un tableau. Il ajoute parfois des éléments de costume à sa tenue, comme lorsqu’il pose un morceau de tulle rose par-dessus sa casquette. Des objets insolites sont posés au sol : un sac plastique et des noix tout autour, par terre. Certain·es spectateur·rices s’amusent à en casser sur l’enclume avec le marteau.

Sylvie Boiscommun : Un socle blanc par terre au milieu d’un cercle de banquettes ; des bouteilles de bière pleines et des bouteilles d’eau, une bouteille de bière vide sur une surface tournante elle-même posée sur la table avec une balle de ping pong posée sur l’ouverture. Joueur assis en face derrière une autre table basse blanche. Le but est de faire tomber la balle de ping pong avec des petits objets pendant que la surface tourne. En fonction du succès il faut boire de l’eau ou de la bière.

Xin Gui Xiao : Un tableau avec des inscriptions au velléda dessus, objectifs sous forme de verbes à l’infinitif comme “ Toucher la lune ”, et il faut lancer des fléchettes dans ces objectifs. Il dispose également en dessous la légende qui invite à écrire son vœu le plus cher sur le tableau et si on le touche avec la fléchette, l’artiste donnera un objet qui permet de le réaliser.

Abdelilah Kaddouri : Sur le sol est écrit avec du scotch : “Fluxboxing “. L’artiste invite les spectateur·rices, appelé·es par numéro, à un combat de boxe. Celui-ci se déroule selon des instructions indiquées par un bout de papier tiré au sort avant le match, “Combattre allongé sur le sol” par exemple.

Axelle Jabouille : L’artiste a créé un jeu de cartes Jungle Speed original avec un très grand totem et des inscriptions dessus. Il convie les spectateur·rices à participer à ce jeu de société. Ils sont quatre autour de la table et doivent porter des lunettes de soleil.

Gaël Potier : Sur les murs de l’espace alternent trois projections vidéos différentes : des montages improbables comme par exemple une brebis sur le son d’un xylophone. On peut également y lire l’inscription “Karaoké Fluxus” où les spectateur·rices sont invité·es à interprétés les textes projetés au mur au fur et à mesure qu’ils sont écrits par d’autres membres du public.

Yifan Shi : L’artiste s’attèle à préparer une pâte à pain au sol.

Thibault Zimmerman : Installé derrière une table avec, derrière lui, une affiche FLUXUS AIRLINES, l’artiste s’attèle à fabriquer des avions en papier ; les spectateur·rices peuvent écrire ce qu’ils veulent sur ces avions en papier. L’artiste les jette ensuite dans la salle pour les faire voler partout dans l’espace.

Maeva Croissant : L’artiste se laisse tomber sur les spectateur.ices.

Laura Pultier : Sur une table basse blanche sont posées des bouteilles de bière pleines et des bouteilles d’eau. Le but est de faire tomber une balle de ping pong avec des petits objets pendant que la structure tourne. En fonction du succès il faut boire de l’eau ou de la bière.