Le vacarme est dans le corps de Michel Giroud : coureur de vitesse de fond, utopien absolu, gerwulf, el coyote, peintre oral, tailleur en tout genre et en tout temps (écritures, sonorités, voix, cris, gestes, trans-média, transe). L’historien et théoricien s’exprime sur les avant-gardes (Dada, Fluxus et cie). Le sujet laborieux, sans cesse mis à l’épreuve, donne lieu à une discussion interminable…
Dans un esprit de partage et d’émulation, ouverte à qui veut entrer et prendre la parole, les Salons de [ frasq ] relève du désir d’instaurer un moment favorable (et joyeux) à la circulation des idées sur la création artistique actuelle, et sur les pratiques de la performance. Pas de conférence, ni de diffusion verticale du savoir.
Les étudiants de l’ESAA, Maéva Croissant, Axelle Jabouille, Abdelilah Kaddouri, Gaël Potier et Laura Pultier, membres de l’atelier « Passage à l’Acte » dirigé par l’artiste Cyril Jarton, proposent chacun une performance d’inspiration Fluxus.

Les Salons de [ frasq ] 2013 ont été enregistré et diffusé dans l’émission Hôtel Paradoxe sur Radio Libertaire deux jours plus tard. Le plateau radio, animé par Aurore Laloy, est placé au fond de la salle pendant tout l’évènement.
Dans la première partie d’émission, Aurore Laloy convoque les artistes à venir parler de performance et plus particulièrement du mouvement Fluxus. Dans la seconde partie, les deux animateurs réagissent en direct aux performances présentées par les élèves de Cyril Jarton à l’ESAA (École Supérieure d’Art Avignon).

Le public (et les auditeurs!) des Salons de [ frasq ] ont pu assister aux actions performatives suivantes :

Sylvie Boiscommun : Sur une table haute, l’artiste a mis à disposition du public une boîte en carton couverte de longs morceaux de scotch bleu, rouge, jaune… Les spectateur·rices sont invité·es à la déchirer.

Maéva Croissant : Une femme se tient accroupie au milieu d’un mobilier domestique. Un ordinateur se trouve à disposition des spectateur·rices, qui peuvent y écrire un texte projeté sur le mur avec leur visage filmé. Le texte décrit la plupart du temps ce qu’effectue l’artiste : par exemple, elle se maquille, ou se déshabille pour se laver les cheveux et le corps.

Xiao Xin Gui : les spectateur·rices peuvent dessiner au feutre noir sur le visage de l’artiste, recouvert d’une matière séchée qui épouse la forme de ses traits. Il expose ensuite son masque improvisé aux regards.

Axelle Jabouille : L’artiste se promène parmi les spectateur·rices qu’elle embrasse pour leur laisser des traces de rouge à lèvres.

Abdelilah Kaddouri : un homme est assis sur une chaise face à un téléviseur dont l’écran est recouvert par un tissu aux mo.tifs rouges et fleuris. Il porte un chapeau traditionnel jaune et écoute le son émis par le téléviseur. Un appareil imposant affichant un compte à rebours se trouve derrière lui, des gants de boxe sont posés sous sa chaise.

Hélène Le-Brishoual-Sorot : Une longue bande de papier est étendue sur le sol : elle contient les lignes d’une portée de notes. Les spectateur·rices peuvent y apposer la trace de leur doigt : de l’encre, de la peinture, un feutre et une éponge sont à disposition.

Yifan Shi : l’artiste se trouve sur un tapis banc. Un tas de pierres et un tas d’œufs sont disposés autour de lui. Il évolue au sol et casse les œufs un à un à l’aide d’une pierre après avoir pris à chaque fois une longue pose.

Thibault Zimmerman : L’artiste a posé une tête d’âne sur son crâne, qu’il prête aux spectateur·rices. Debout au milieu de la salle, un mégaphone à ses pieds, il tient une affiche sur laquelle est écrit en lettres capitales : « Ne passez pas à ma droite ». De temps en temps, il circule autour de la salle en montrant l’inscription : « N’écoutez pas ».

Michel Giroud a posé une tête d’âne sur son crâne, qu’il prête aux spectateur·rices. Des objets insolites sont posés au sol, comme une enclume. Il se promène parmi les spectateur·rices à qui il parle sans discontinuer.