En s’emparant des personnages mythologiques du Minotaure et de sa mère la reine Pasiphaé, Viviana Moin tente d’interroger notre société et nos vies contemporaines. Dans une version revue et corrigée du célèbre labyrinthe, l’artiste affublée d’un costume en nouilles, danse, chante généreusement jusqu’à en perdre l’équilibre. à travers ses divagations multiples et lyriques, elle nous fait découvrir un Minotaure des temps modernes, exclu de la société et particulièrement solitaire.
“Minotor, Minotor, Minotor / Minotor est seul / In the laberynth house. / Il organise une fête / Mais personne ne vient. Alors, il boit toutes les bouteilles tout seul, / et mange tous les sandwichs seul,
(prévus pour cinquante personnes). / Tout seul. / Après quoi il se jette par terre. / Et reste là pendant / plusieurs heures. / Il joue à dormir et parfois il s’endort / Il joue à mourir et parfois il est mort.”

La performance commence dans le hall. Samuel Buckman fait tournoyer au-dessus des spectateur·rices un grand drapeau en papier aluminium. Pendant ce temps Viviana Moin raconte une histoire dans laquelle un minotaure aurait organisé une fête à laquelle les invité·es prévu·es ne seraient finalement pas venus. Elle convie ensuite le public à entrer dans la grande salle. Il découvre à ce moment-là au sol une immense bâche blanche déposée au centre de l’espace. Les deux performeur·ses investissent la toile en se mettant tantôt à l’intérieur, tantôt à l’extérieur. Ils s’observent, se poursuivent créant des labyrinthes invisibles. Progressivement, Viviana Moin est engloutie par cette structure géante en plastique translucide qui n’arrête pas de se gonfler et devient ainsi de plus en plus imposante. Elle se rapetisse enfin et Viviana Moin termine en emportant avec elle la grande toile de plastique.