- Dates de représentation 22/03/2014 (Le Générateur)
- Source Le Générateur
- Artistes Catherine Froment
- Création sonore Jérôme Castel
- Vidéaste Ludovic Rivalan
Par une série de suicides qu’elle veut les plus « beaux » possible, Catherine Froment ouvre une réflexion sur la mort.
En nous faisant traverser un bal vertigineux de mises à morts, elle rend hommage à toutes les artistes qui n’ont pas hésité à mettre au coeur de leur oeuvre cette présence imminente de leur propre fin. Ôde à la beauté et à l’artiste qui s’abandonne dans un dernier élan pour mieux renaître à chaque instant, elle donne la première place au personnage de Bernanos dans le film de Bresson, Mouchette, figure la plus frêle d’entre toutes.
Extrait : « Je regarde le film de Bresson, Mouchette, je suis en train de regarder la scène où elle s’enveloppe dans un tissu et elle se laisse rouler plusieurs fois sur une petite pente, elle roule plusieurs fois et oh putain, elle tombe dans l’eau et on ne la voit même pas. On voit l’eau et on ne la voit plus. Je suis Mouchette. » - Catherine Froment
Lorsque la performance commence, la performeuse ne se trouve pas dans la salle. Le public entend un message enregistré par l’artiste dans lequel elle explique son retard. L’artiste semble paniquée de se trouver à l’autre bout de Paris. Elle poursuit en précisant cependant qu’elle prévoit d’arriver le plus vite possible. Elle entre enfin dans le Générateur avec précipitation et s’élance dans une bassine de lessive remplie d’eau. Elle s’emploie alors à se laver à même le sol, enduite par la lessive.
Ce premier lavement signe l’ouverture à tout une suite de mises à mort qui font référence à l’Histoire de l’Art : une gorgone qui prend feu, la défenestration de Francesca Woodman, la mort de Mouchette dans le film de Bresson, d’un personnage agrippé à un tronc d’arbre, des seins volontairement scarifiés, entre autres. À ces mises à mort, s’ajoutent des mises à mort inventées par l’artiste où elle fait s’entrechoquer des matériaux naturels qui créent une accumulation progressive sur son corps.
La performance se termine par une mise à mort ultime qui marque la conservation de l’artiste : elle finit par s’auto-empailler à l’aide d’une botte de paille qu’elle fixe progressivement sur son corps.
Sa métamorphose achevée, elle se tient debout en équilibre sur une bûche de bois, figée sur place, à l’image d’un oiseau empaillé.
- Crédits réalisateur·rice Le Générateur
- Crédits monteur·euse Thibault Paris
- Date de captation 22/03/2014
- Nombre d’œuvres dans le fonds 9