” Dans nos phases de prises de conscience d’une idée nouvelle, on en parle sans arrêt. Et au delà de ça, tous les sujets que l’on aborde, on les aborde à travers ce nouveau spectre. On répète les mêmes mots, légèrement reformulés, jusqu’à trouver notre assise. C’est une façon d’ingurgiter notre condition à cette idée. Et dans le mieux des cas, plus on le dit, plus on le pense.
Se marteler le cerveau.
Se marteler le cerveau.
Se marteler le cerveau.” - Bonella Holloway

The hammer in my head, Bonella Holloway et Rémi Blanes, 5 mars 2017
La performance dure une vingtaine de minutes et se développe en deux temps à peu près égaux. Dans un premier temps Bonella Holloway et Rémi Blanes, tou·tes les deux doté·es de micros, démultiplient des sons qu’il·elles réalisent de façon très régulière et répétitive, avec différents marteaux (un marteau sur une enclume, un marteau contre un bol …). Simultanément, un enregistrement diffuse un texte sur le prosélytisme qui se ponctue de façon régulière par la formule « en politique ou en amour, on se répète, on se répète ». Dans un second temps, la performeuse installe sur le sol des tranches de pain de mie alignées. Celles-ci sont installées sur de petites charges explosives. D’après un protocole préétabli et régulier, Bonella Holloway remplit les tranches de salami, de salade et de tomates. Enfin, elle fait exploser les charges et les sandwichs volent en éclats en abandonnant toute leur uniformité. La symétrie des tranches de pain de mie avant qu’elles explosent renvoie non seulement à la régularité des sons de marteaux mais aussi aux paroles du texte sur le prosélytisme qui dénonce la pratique de la répétition. L’explosion finale agit comme un renouveau, une refonte de toutes les bases.