Dans M(art)iage, Gabriel Hernandez propose de réaliser deux fois la cérémonie laïque du mariage avec des personnes issues de la société civile.
Emerentienne Dubourg Devallois et Alexis Komenda ont souhaité devenir les acteurs
principaux de cette performance et décident de sceller leur union pendant le festival [ frasq ].
Ainsi, Patricia Tordjmann, Maire de Gentilly les marie le 15 octobre 2011 de façon officielle et définitive.
La première cérémonie se déroule au Générateur, lieu « non consacré par la République » mais dédié à l’art contemporain. La seconde cérémonie « officielle » a lieu dans la salle consacrée aux mariages, en mairie de Gentilly.
Avec M(art)iage, Gabriel Hernandez se situe dans le champ de la « critique performative ». En oeuvrant sur un symbole aussi fort, il met en place avec subtilité une entreprise de déconstruction de la cérémonie laïque du mariage et peut-être plus largement, de nos institutions. Sa démarche peut nous faire conclure aussi que nos institutions politiques sont plus fortes que nos institutions religieuses et qu’elle peuvent être les seules capables de dépasser le premier degré de leur rôle. Cette possibilité de jeu révèle leur puissance et c’est un très bon signe.

Une foule joyeuse constituée des futurs marié·es, de leurs témoins et ami·es arrivent et se placent dans la salle du Générateur. En suivant le protocole habituel du mariage, la Maire de Gentilly le célèbre puis signe, ainsi que les marié·es, les témoins, Anne Dreyfus (Directrice du Générateur) et Gabriel Hernandez (Auteur de la performance), un document - qui a valeur d’action artistique - inspirée d’un véritable acte de mariage.
Après un discours émouvant et engagé du Maire sur l‘importance de l’art dans la vie et de la vie dans l’art, la centaine d’invités accompagnent les mariés vers l’Hôtel de Ville.
Une cérémonie laïque traditionnelle scelle définitivement leur union. La simultanéité de ces deux moments fait basculer cet acte connu de tous dans le champ de l’art et de la création.