“Basalt” : roches effusives sorties des profondeurs de la terre qui n’ont pas eu le temps de mûrir, de dépenser toute leur potentialité ; elles sont demeurées en suspens, se sont gelées dans leur jeunesse. Leur dynamique profonde n’a pas été consommée, été mise en réserve.
“BaSaLT” : nos quatre initiales reliées par deux « a », lettre issue de « aleph » qui, dans de nombreuses cultures, signifie l’élan premier, le commencement de toute chose, ce qui est nouveau.
“BASALT” : remettre en jeu le fruit de nos expériences et vécus partagés, explorer le présent d’une relation, se regarder l’un l’autre chacun dans son étrangeté et retrouver jusque dans la sédimentation les cristaux de la dynamique profonde et effusive de la rencontre.

Les deux performeurs, tous deux nus, se détachent du reste de l’espace éclairés par un halo circulaire de lumière projeté au centre. Les spectateur·rices sont disposé·es et assis autour. Très lentement, au ralenti, ils s’approchent l’un vers l’autre dans un silence presque religieux. Lorsqu’enfin ils se rejoignent, ils se serrent et s’accompagnent l’un l’autre pour arriver au sol. Ils s’enchevêtrent, glissent l’un sur l’autre face à face ou tête bêche.
Pendant une trentaine de minutes, les performeurs tentent d’appréhender un dialogue corporel dans une temporalité étirée et tissent sous les yeux des spectateur·rices une relation insolite, pleine de potentialités.
Lorsque la performance se termine, les deux interprètes ouvrent leurs bouches laissant s’échapper deux pierres d’or, qui tombent au sol devant eux. Les deux artistes laissent place à ces deux pierres et sortent du plateau doucement, la performance est finie.