Résister. Littéralement : s’arrêter, ne pas avancer davantage. Ne pas céder ; aux chocs, à la pression,
à l’action d’un autre corps, à une force quelconque.
Faire face. Tenir tête. Se défendre. De l’individualité cloisonnée à la lutte contre l’embrigadement , Gilivanka Kedzior et Barbara Friedman mènent un combat restant perpétuellement inachevé. Il résonne comme un appel au duel ; contre soi-même, contre les autres, contre toutes dominations.

Debout devant un mur, les deux performeuses s’intègrent dans une projection vidéo qui recouvre leur corps. Elles changent progressivement d’allure en enlevant certains de leurs vêtements : sous un large costume blanc, elles portent un costume de latex noir ; un morceau de scotch rouge recouvre leur bouche. S’armant de mitraillettes lumineuses, elles se glissent silencieusement parmi les spectateur·rices en les regardant droit dans les yeux. Il·elles n’arrivent pas toujours à soutenir leur regard. Puis elles quittent la salle et les projections vidéo montrent leur visage se découvrir et se tordre de douleur tandis que l’on entend des cris. Pendant ce temps, elles reviennent s’asseoir face au public, une lampe à la main, qu’elles tiennent comme si elles étaient en train de se filmer. Mais leur visage réel reste stoïque. Les spectateur·rices entendent des voix, parfois du piano, sur une instrumentation sourde et inquiétante.