Avec ses Micro-événements, Tsuneko Taniuchi questionne son statut de « femme- artiste-étrangère ». Elle y expérimente ses capacités de résistance corporelle : confrontation psychologique, confession personnelle et exploration des zones d’intimité.

Ici, Tsuneko Taniuchi convoque le corps des participants et en fait un lieu de résistance et de combat : c’est le corps comme subjectivité. L’artiste met en scène des mouvements politiques et sociaux avec la présence et des actions de plusieurs participant·e·s issu·e·s de différentes origines et dont les corps et les mouvements diffèrent les uns des autres. Que ce soit dans leurs vies réelles ou dans un lieu artistique, ces performeurs.euses font face au nationalisme, au machisme, au fascisme et au néolibéralisme de notre société. Gestes, paroles, leurs corps sont leur seule défense

Lorsque la performance commence, les spectateur·rices découvrent des femmes assises sur le sol, éclairées par des puits de lumière. Un performeur les alpague en leur disant : « Hey girls, what are you doing here ? It’s not your country, it’s my country ! », d’autres performeur·ses surenchérissent. Elles répondent sur différents tons « c’est mon pays, je n’ai pas d’autres choix, it’s my country, I have no other choice ». La phrase est traduite et déclamée dans d’autres langues. Les performeur·ses s’immobilisent et se taisent puis il·elles se remettent à circuler lentement vers les spectateur·rices et entament une discussion avec eux·elles. Les performeuses se réunissent au centre et déclarent en chœur « we are not silent » et le répètent dans plusieurs langues. Les performeur·ses miment des rixes et tournent autour d’un l’échafaudage disposé au centre. Les performeur·ses s’opposent à nouveau dans une joute verbale puis s’immobilisent et l’une d’entre eux·elles déclare « demain n’est jamais acquis, demain nous appartient, c’est notre responsabilité ». Quelques instants plus tard, la lumière s’éteint.