- Dates de représentation 18/02/2019 (Le Générateur), 19/02/2019 (Le Générateur)
- Source Le Générateur
- Artistes Marinette Dozeville, Uriel Barthélémi
- Évènement(s) cadre(s) Faits d’Hiver
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Contexte
Œuvre présentée dans le cadre du Festival Faits d’Hiver, un événement annuel organisé par Micadanses (Paris).
Le festival Faits d’hiver possède une personnalité très spécifique, forgée par son itinérance, son choix de mêler lieux de diffusion réputés et « petits lieux », tout comme chorégraphes reconnus et émergents. L’affirmation de se consacrer à de vieux auteurs chorégraphiques, à de très jeunes et à toute cette tranche médiane de compagnies en reconnaissance souvent régionales mais non nationales, est maintenant repérée et constitue une orientation remarquée.
Marinette Dozeville s’inspire de Lilith, personnage issu de la tradition hébraïque mais qui ne figure plus dans les textes bibliques. Elle serait la première femme, véritable égale d’Adam, faite comme lui à partir de terre. Cette censure fait d’elle une incarnation emblématique de la femme rebelle, libre et maîtresse de sa chair et de ses origines.
Cette Lilith arpente le plateau dans une chorégraphie primale, bondissante, sensuelle et organique. Elle y est nue et fait de son corps, un corps politique. Se détachant au propre comme au figuré de son carcan, elle nous amène à nous interroger sur la représentation du corps féminin. La censure et l’auto-censure qu’il génère, l’autonomie et le pouvoir qu’il dégage et surtout le cliché féminin qu’entretiennent nos sociétés patriarcales.
La performance commence dans la pénombre. Marinette Dozeville est nue, la tête en bas, suspendue à une corde qui entoure ses hanches et sa cuisse telle une créature ligotée de Shibari ; Quelques notes métalliques résonnent dans la salle créant une atmosphère énigmatique. Entre ses omoplates est écrit - en lettres capitales - le prénom de Lilith. Son corps tourne sur lui-même et ses bras touchent petit à petit le sol ; elle se laisse tomber au ralenti, puis se redresse, laissant apparaître un visage orné de paillettes. Les yeux mi-clos, elle se déplace sans se lever et se roule dans les paillettes pour en couvrir sa peau. Elle danse dans la salle, debout ou assise, sur des mouvements tantôt rigides, tantôt désarticulés. Une batterie se fait entendre de plus en plus fort sur un rythme de plus en plus rapide. La performeuse se débarrasse peu à peu des cordes qui l’entravent et les rassemble avec des gestes félins, puis se remet à danser, le corps couvert de paillettes. Soutenue par le rythme diabolique de la musique d’Uriel Barthélémi, Marinette Dozeville se jette sans concession dans son personnage, animée d’une redoutable énergie, bousculant nos standards et a priori.
- Crédits réalisateur·rice Le Générateur
- Crédits monteur·euse Thibault Paris
- Date de captation 18/02/2019
- Nombre d’œuvres dans le fonds 2
- Nombre d’œuvres dans le fonds 5