Ex-vivo signifie « hors du vivant » ; en biologie, ce sont des tests faits en dehors de l’organisme. Les organes sont sans corps, l’individu social n’est plus ; les organes sont indépendants et pourtant vivent et donnent vie.
Ex-vivo nous confronte à une épreuve physique questionnant l’idée de la gestation, de mutation, de genre, de monstration corporelle et de voyeurisme. Le strip-tease devient un outil pour dévoiler un corps dans sa plus simple humanité. Le corps implose et explose à la fois, il rend visible l’envers de la peau.
Une performance qui s’envisage comme une traversée pour disparaître et « ré-exister » ailleurs autrement.

Dans la rue, devant le Générateur le public est fébrile car arrive au lointain un personnage pas ordinaire, qui marche sur des hauts talons. Le crâne rasé, il porte sur son corps nu et blanc, tous les attributs du genre féminin : seins, fesses, vulve et rouge à lèvre. Leur couleur sang est provocante. Le performer rentre dans la salle. Une vidéo commence et y est projeté la marche que vient de parcourir l’artiste de Paris au Générateur : 20 minutes de marche, 20 minutes de tension.
Agression, approbation, indifférence?
Cette traversée dans l’espace public questionne notre société. Comment acceptons-nous la différence ? Le film s’achève et Biño Sauitzvy commence une danse sensuelle, torride. Il se défait de ses accessoires féminins. Nu, il fait couler du sang sur son corps et se couche sur un drap blanc. Il quitte la salle et laisse ce tissu en guise de signature. Un solo puissant sur la question du genre.