Show your [ frasq ] est un moment collectif de performances présenté chaque trimestre depuis 2018. Une occasion pour un groupe d’une vingtaine d’artistes d’exprimer un besoin de faire jeux ensemble, une envie d’en découdre avec la notion d’auteur et d’artiste, comme avec les codes de la représentation. Les performeur·euse·s proposent le temps d’une soirée, une forme d’exposition vivante, un biotope singulier qui n’a ni dessein intelligent, ni chef d’orchestre. Le public est happé dans un chaos créateur fait de frictions et de complexités qui s’entrechoquent.
La particularité de Show your [ frasq ] tient également à la simplicité de ses modalités de production. Après une réunion trois semaines avant, les artistes se retrouvent le jour de l’événement dans l’espace du Générateur. Une fois le public présent, sans déroulé ni ordre de passage, les performeur·euse·s se lancent et proposent deux heures d’actions, de gestes, de textes et de poésie. Aucune thématique n’est imposée aux artistes, seules quelques contraintes spatiales et/ou temporelles bousculent la musicalité générale de l’événement qui s’invente au fur et à mesure collectivement.

Bernard Bousquet, Anna Ten et Anne-Sarah Faget :
Bernard Bousquet, aidé par Anne-Sarah Faget, peint le corps de la performeuse Anna Ten et des sculptures en papier de sa fabrication.

Deed Julius:
Deed Julius déambule dans l’espace et réalise des figures de pole-dance sur la tour Samia. Il est vêtu d’une perruque blonde et d’un masque de poupée érotique, en slip et il a une petite lumière dans la bouche. Il porte une pancarte sur laquelle est écrite « mon cul m’appartient, j’embrasse pas ». Il a installé plusieurs objets gonflables le long du mur : une bouteille de champagne, une bouche rouge, une piscine et des morceaux de mannequins gonflable. Plus tard, il revêt un costume en fourrure avec des guirlandes lumineuses et répète en boucle le texte inscrit sur sa pancarte : “c’est dégueulasse, ils nous oblige à être heureux”.

Marin Marie :
Un performeur met du sparadrap sur la voiture placée dans la salle du Générateur. Marin Marie, nue devant cette même voiture, fait de la pâte à pain à même le sol. Une fois finie, elle joue avec et fait des empreintes de son corps dedans.

Élizabeth Saint-Jalmes et Aurélie Dubois :
Pour cette première collaboration, Aurélie Dubois et Elizabeth Saint-Jalmes ont écrit une émission radio en mixant leurs écrits respectifs. Accompagnées d’une trompe de chasse, elles donnent le texte derrière un micro en s’aidant d’un téléphone. Elles sont coiffées d’immenses tresses.

David Noir :
En short, torse nu, David Noir commente toutes les actions, notamment celle de Miss LNI. Puis il se transforme méthodiquement en insecte, en revêtant un masque, en se recouvrant de cire et en se collant des aliments sur le corps. Toujours vêtu de son chapeau oeil d’insecte, David Noir distribue des morceaux de viande qu’il tire de son slip en disant régulièrement : « meat too » ou « viande à chier ».

Lotus Eddé-Khouri et Jean-Luc Guionnet :
Lotus Eddé-Khouri danse sur un pied, en équilibre, tandis que Jean-Luc Guionnet joue du saxophone. Elle a un pantalon noir et un t-shirt blanc et lui un t-shirt orange.

Performance à l’initiative de Éléonore Didier avec Lucia Soler et Marc Planceon :
L’homme dansant habillé en femme. Une femme, Sabine Caminade, fait un récit et expose du sang et son sexe pendant que l’homme lui danse, il s’agit de Marc Plancéon, vêtu d’un chapeau et un haut rose.
Après avoir dansé ensemble, Lucia Soler s’installe sur les genoux de Marc Planceon. Elle se défait de son peignoir noir, puis récite la scène d’un viol. Elle recommence plusieurs fois son récit au cours de la soirée.

Miss LNI :
Habillée en madone avec deux trous qui laissent voir ses seins et assise sur une chaise, Miss LNI est immobile. Devant elle, des pancartes annoncent : le baiser de la Vierge Marie 2€, le baiser de la pute 5€. Le public est invité à interagir avec elle.
Alberto Sorbelli : Désormais vêtu d’un pyjama gris, intervient dans la performance de Miss LNI.

Coline Joufflineau :
Les spectateur·rice·s sont invité·e·s à composer de toutes petites toiles avec des fils oranges que la performeuse scotche pour les maintenir. Ses actions sont filmées et projetées sur le mur.

Sonia Codhant, DES ANIMALS :
Son protocole convoquait un autre item récurrent de son rapport au public : l’interrogation intime de l’autre dans un contexte ne l’autorisant pas vraiment.
Protocole : Écrire au sol à l’aide de galets blancs les noms de divers animaux (blaireau, renard, chevreuil…). Laisser sous certaines lettres des noms ainsi figurés une enveloppe proposant au public d’être ouverte (chacune contient la photo d’un animal mort + une question intime à laquelle on est invité à répondre). Collecter l’ensemble des réponses dans une boite au sortir de la salle.
Direction de la recherche : Observer si et comment l’intime s’exprime par écrit dans un cadre public « artistique ».
Précisions : Des animaux morts sur les photos afin que la première sensation à l’ouverture de l’enveloppe relève d’un choc émotionnel (le rapport à l’animal mort est de fait le plus souvent empathique) encourageant au sincère de la réponse. Les questions sont intimes. On y répond + ou - longuement et leurs réponses peuvent satisfaire deux traits humains incontournables : la curiosité et le désir égocentrique de parler de soi.

Cyril Leclerc :
Il réalise une installation visuelle et sonore dans le local de stockage : il fait vibrer des leds avec des enceintes. Il fait de la musique avec des instruments DIY en interaction avec des leds. Comme l’espace est petit, seules quelques personnes à la fois peuvent rentrer. Il réitère donc plusieurs fois l’expérience.

Adrien Solis :
Il commente les événements comme un présentateur mais pour cette édition, les événements ne sont pas linéaires. Plus tard, il se met tout nu et circule dans l’espace.

<- Interactions ->

Lucia Soler rejoint Miss LNI :
La Vierge lui caresse les cheveux, pendant qu’elle raconte un viol.

Marc Plancéon rejoint Miss LNI :
Il reçoit d’elle une fessée.