« J’imagine et crois ne pas être le seul et unique spectateur de mon espèce. Ça serait bien impro-bable. Je pars donc en quête de celles et ceux qui, comme moi, aspirent à ce qu’on ne leur racontent plus d’histoires. Une certaine façon de troquer son enfance archaïque contre une autre, plus stimulante à mon goût, pour l’esprit et les sens.
Alors bien sûr, il persiste encore dans le premier volet de ce projet, que j’imagine dans une étape suivante, se décliner ultérieurement jusqu’à l’abstraction complète, une sorte de terre d’ancrage comme point de départ d’où m’éloigner pour quitter les rivages trop facile d’accès. C’est là le prétexte, mais aussi le cocon dans lequel tisser la matrice qui accueillera SCRAP. J’ai opté pour le féminin. Mais pour une acceptation du genre ordinaire qui habiterait le corps exclusif des femmes et trouverait parfois écho dans l’esprit des hommes. »

• David Noir

L’espace du Générateur est utilisé par David Noir pour former un collimage, ou scrap, d’images, de musiques et d’écritures aléatoirement projetées sur les murs de la salle. L’action et ces projections se superposent en une abstraction de perceptions sur la thématique du féminin dans un monde où le genre n’est pas déterminant mais aboutit à l’émancipation d’un être indifférencié.
Les spectateur·rices y sont des acteur·rices à part entière déambulant et s’installant dans les différents lieux (un salon, un lit, une grotte en tissu d’où émerge une rigole remplie d’un liquide rouge) peuplés de poupées gonflables mais aussi d’un tampon géant ou d’une araignée. Surtout il·elles peuvent se saisir d’un des trois micros répartis dans la salle et y lire les textes de l’artiste ou faire une intervention libre. Tout cela se mélange aux interprétations de plusieurs personnages par David Noir : Marilyn Monroe ensanglantée rejouant la scène de la bouche de métro, Cendrillon se lavant dans l’eau rouge de la rigole, Edith Piaf moribonde et titubante.

Assistant lumière : Jérôme Allart