“Poils / à travers poils / ma main dans ta crinière.
À partir du texte du Renard au Petit Prince à la fin du livre édité sur Coyote / et de l’œuvre de Joseph Beuys, qui se déroule à NY, mai 1974. Je suis née au même moment que la scène avait cours, en mai 1974 ! Je relance les dés ce mardi 3 juillet, pour Nadia S. et moi, dans l’espace en expansion du Générateur.
“L’histoire démarre d’un dessin que je faisais de Nadia lors d’un atelier et que je lui avais apporté ma poupée de famille en tissu, qui, tout à coup, m’est apparue en Petit Prince alors que pour moi elle avait toujours été une petite fille aux cheveux doré en épi, c’était l’ancienne poupée de ma mère, la séance de pose avait pris le temps du 33t du Petit Prince, Nadia racontait des fragments de sa vie qui lui revenaient par la présence de cet enfant-poupée collé contre sa peau.”

• Sarah Cassenti

La performance dure près de huit heures et se déroule sans spectateurs à l’exception de Bernard Bousquet qui les photographie.
Les deux artistes investissent tout l’espace du Générateur. Quasiment nues, perchées sur des talons hauts et couvertes de bijoux, elles écrivent sur le sol avec une craie rouge, notamment autour de pierres peintes qui le jonchent.
Simultanément, une œuvre vidéo est projetée sur un mur. Plus tard, la lumière baisse et devient orangée. Les deux femmes jouent avec une sculpture de papier mâché, d’abord debout puis au sol. Elles l’abandonnent, manipulent ensuite une sculpture en grillage, escaladent un échafaudage. Elles s’emparent de différents accessoires, enfilent des vêtements, mettent des masques. Sarah Cassenti porte un lourd manteau.
Cet événement, sans spectateur·rices, est un monde en soi, à part, hors du temps, dans lequel les actions se développent dans leur propre logique, sans réel désir de monstration.

“Journée COY-Loup, une perle dans le désert. Portrait vivant de Nadia Sabah Smara. Nadia posera ses mains sur mes céramiques en me les décrivant et me parlera de son histoire de vie avec ses gestes et son phrasé enchanteur. Nous dessinerons ses contours sur le sol. Scène mouvante, en expansion de midi à 20h, la porte fermée. Un visiteur nous rejoindra à l’intérieur, pour former la traversée de ce nouveau Relief Cassenti, cet homme deviendra l’aviateur - caméraman enjoué et Bernard Bousquet sera notre témoin et recueillera les images résidus de la scène.”
Sarah Cassenti