Scène dédiée à des réactivations de performances avec la participation d’une trentaine d’artistes.

Constantin Leu, dans le noir, émet des sons entre rires et pleurs. Il est debout, dissimulé sous un drap blanc qui le couvre de la tête au pied. On aperçoit dans l’entrebâillement du tissu, sa barbe blanche. La longue plaque métallique qu’il porte à son cou crée des reflets sur le sol. Constantin Leu se met à crier « NON » de plus en plus fort. Il découvre sa tête : un pistolet est pointé sur sa tempe. D’un geste brusque, il l’arrache, retire la plaque et son drap avant de s’allonger. Une jeune femme le rejoint. Elle tient un cadre en plastique avec un trou au format d’un écran au-dessus de lui. La pièce est à nouveau plongée dans le noir, il éclaire ses mains et mime une pénétration en rythme avec les tambours du générique de Star Wars. La lumière se rallume et Constantin Leu improvise un poème sur les mots et les morts. Il s’allonge et reproduit le contour de son corps grâce au fil du micro. Il se lève pour contempler la forme et déclare « Ils sont morts.».

Manesca de Ternay interprète des extraits de textes sélectionnés par Jeanne Susplugas évoquant la dépendance aux drogues. Elle est debout et tient un livre dans ses mains. Derrière elle, une projection tourne en boucle. Des sortes de volumes noirs sur un fond blanc défilent comme des vagues.

Le Groupe Performatif Famapoil propose une performance en hommage à Chris Burden. Elles répètent une citation d’Andy Warhol «I think Chris burden is terrific. I really do. » avec différents tons et niveaux sonores. Une compilation de performances et d’interviews de Chris Burden est projetée derrière elles. Leurs costumes imitent un corps nu. L’une porte une perruque et est pieds nus, l’autre une cagoule et des talons. Elles interpellent souvent la régie « Régie, combien de temps ? » et demande plusieurs accessoires comme un extincteur. Une bougie allumée sur la tête, l’une d’elle parle de divers sujets politiques tels que les femmes, leurs viols, les manifestations tandis que l’autre par intermittence s’exclame « Andy Warhol ! ». Elles crient « noir » et soufflent sur les bougies avant de réciter une dernière fois la citation d’Andy Warhol.

Sous un enregistrement de pluie, Véronique Ursin apporte une plante morte. Dans la semi pénombre, elle s’approche, revêtue d’une robe de papiers froissés. Elle perd l’équilibre alors que nous entendons des bourrasques de vent. Elle arrache les papiers qui composent son vêtement, court, chute et se roule sur le sol. Elle reste immobile puis elle rampe et se relève doucement. Elle enlève les derniers papiers autour de sa taille pour déplier sa robe noire. Une personne dans le public lui donne son téléphone et elle éclaire les branches, créant une ombre sur le mur. Elle tient le pot dans son dos et marche en direction de la sortie en pleurant et criant compulsivement.

Eneas Vaca Bualo et Sijia Chen arrivent en courant en disant « Performance ! ». Ils installent une table et deux chaises. Sijia Chen revêt une robe rouge, s’assoit et fixe Enneas Vaca Bualo. La scène fait référence à la performance de Marina Abramovic « The artist is Present ». Enneas Vaca Bualo demande une bouteille d’eau à Léa Bridarolli et la glisse dans son pantalon. Il approche le micro, on entend un liquide coulé et ressort une bouteille remplie de liquide jaunâtre qu’il donne à Sijia Chen. Cette dernière la boit avant de partir en courant tandis qu’il professe « Performance ! ». Enneas Vaca Bualo fait asseoir Léa Bridarolli face au public une cagoule sur la tête. Muni d’un couteau ou d’un marteau, il lui écrit sur sa cuisse avec une craie rouge ou la chatouille avec des plumes. Sijia Chen avec le tuyau de l’aspirateur en marche, survole certaines parties du corps de Léa Bridarolli. A la fin, Sijia Chen chante et les trois artistes dansent ensemble.

La vidéo d’une femme est projetée sur le mur. Sarah Cassenti s’avance nue, accompagnée par Jean-Baptiste Perrin. Elle est la femme nue, en talons noirs que l’on observe sur le film. Elle tient une forme en plexiglas transparent (une sorte d’étoile) qu’elle enjambe pour se positionner dans le creux. Sarah Cassenti reste devant la vidéo en fixant le public tandis que Jean-Baptiste Perrin allume un fumigène. Ils dansent dans la fumée rose. Pascal le Gallois, habillé d’un manteau de cuir, le visage recouvert de poudre blanche et coiffé d’un chapeau noir les rejoint en visio.

Mickael Berdugo, un chapeau de cheval sur la tête, improvise un poème en direct. Parfois, il accompagne ses mots de petits pas de danse.

Sonia Codhant décrit la performance qu’elle a réalisé avec Jean-François Rey le 29 septembre 2019 intitulée « Imago ». Elle explique le déroulement de la performance et montre les objets qu’ils ont utilisés comme des vêtements, du film étirable et d’autres accessoires…

Yassine Boussaadoun réactive “4’33 min” de John Cage.

L’extrait d’un livre est projeté, puis on entend le message vocal d’une femme annonçant sa maladie. La vidéo montre Nikola Kapetanovic, Christine Coste et Catherine Ursin se réunir. Puis Nikola Kapetanovic commence à jouer du piano. Catherine Ursin tourne en rond, découpe des morceaux de scotch et se les applique sur le corps. Christine Coste danse très lentement près du piano. Elle pousse Nikola Kapetanovic, qui tombe de son tabouret qui était posé sur un chariot de manutention. Elle l’aide à se relever, lui pose les mains sur le piano et il se remet à jouer. Christine Coste saisit le chariot et roule avec. Catherine Ursin dessine un cercle puis une croix avec le scotch. Christine Coste continue de danser près de Nikola Kapetanovic, met sa tête dans sa capuche. Des confettis en jaillissent lorsqu’elle la retire.

Des extraits du film « Sleep » d’Andy Warhol précèdent des vidéos de John Lennon et de Yoko Uno ainsi qu’un documentaire de Sophie Calle. Emilie Holmes et Jérémy Dussaussoy poussent un matelas au sol et s’allongent sous la couette. Ils se brossent les cheveux puis ils lisent. Ils se couchent tandis que les vidéos se succèdent. Les projections s’arrêtent et ils se réveillent.

Renyan Liu est en slip blanc et regarde les spectateurs. La bande sonore s’amplifie et devient plus électrique. Il se scotche des pots de gélules en dessous de ses talons à l’aide de bandes collantes. Il s’applique des mèches de ses propres cheveux coupés la veille (URL SYF 17), crache, saisit les papiers au sol et marche en observant le public. Il s’habille avec une robe à motif liberty et danse sur une musique techno. Il retire les bandelettes qui cachaient son sexe et à genoux, se colle d’autres mèches avant de venir s’assoir au milieu du public.

Alberto Sorbelli parle de son rapport aux archives et de ses performances passées qu’il a réalisé depuis 2011 au Générateur.

Clara Thomine commence par expliquer l’origine du film qu’elle va projeter. Elle l’a filmé quelques jours plus tôt lors de la journée d’étude où Anne Dreyfus et Clélia Barbut ont présenté « Performance Sources ». Cette performance prend la forme d’un film « qui archive des gens qui parle d’archives de performances ». Elle explique aussi son rapport à la caméra et met en scène son corps dans l’espace public.

Deed Julius réactive la performance “Thomas Lips (The Star)” de Marina Abramovic. Il porte une perruque de long cheveux noir et parle en anglais en imitant l’accent serbe. Il met des gants en latex et se plante plusieurs fois une aiguille d’acupuncture dans son ventre en expliquant des concepts liés à la douleur, à la performance et à l’art.

David Noir réactive « Défense du masque ullin » une performance qu’il a réalisé en 2014. Il attache son « tuyau trompe ». Il décrit la bande son ainsi que son costume initial éléphantesque. A la fin il chante « Au printemps » de Jacques Brel.

SKALL réactive une performance de Deed Julius “Avalanches incandescentes”, réalisée lors de la Nuit blanche 2022. SKALL décrit le lavomatic (espace dans lequel s’est déroulée la performance). Il imite Deed Julius en revêtant une combinaison argentée et y découpe des ouvertures. Il demande au public de choisir des mots en lien avec le feu (thématique d’Avalanches incandescente) puis en lit la définition. Pour finir, il parle de son rapport à la production d’archives dans son propre travail.

Violaine Lochu traverse le public en poussant des cris. Ses bruits de bouche et les onomatopées qu’elle émet s’apparentent à des sons d’animaux. Ses cris se transforment petit à petit en chant.

Claire Faugouin tire une valise et décrit la performance qu’elle a réalisée pour la cinquième édition de Show your Frasq : “inspirée de Rhythm 0 de Marina Abramovic ainsi que du conte de la Belle au bois dormant, elle s’était allongée en robe de mariée dans le local de stockage du Générateur. Chaque spectateur pouvait lui faire ce qu’il voulait pendant quinze minutes.” En enfilant la robe de mariée utilisée lors de cette performance, elle décrit les sensations et les difficultés rencontrées. Enfin, elle lit les témoignages écrits par le public dans le journal qu’elle avait laissé à leur disposition.