Au rythme d’une expérience sonore minimale et stridente, plusieurs danseuses classiques enfilent dans leurs chaussons des morceaux de viande rouge, luttant ainsi contre les stigmates de cette activité aliénante, entre souffrance et jouissance.
Rien ne laissait présager cette union, si ce n’est la chair mutilée des danseuses condamnées à vivre sur leurs pointes, le prix à payer pour une vie d’étoile…
Anxiogène et à la fois pleine de grâce, la performance vient enfoncer le couteau dans la plaie.

Une femme en tenue de danse entre dans la salle, prend à son passage quelques morceaux de viande avant de repartir ailleurs. Une seconde interprète entre et réalise la même action. Trois autres danseuses suivront.
Dispersées dans le vaste espace du Générateur, les cinq danseuses sont éclairées d’un halo de lumières individuel. Assises au sol, les danseuses se déchaussent avant d’enfiler leur paire de ballerines dans lesquelles elles glissent des morceaux de viande. Après avoir exécuté quelques mouvements de rotation avec leurs chaussons de pointe, elles se lèvent et commencent à danser.
Elles effectuent ensuite différentes pirouettes relevant du répertoire de la danse classique. Un rythme lancinant et de plus en plus strident provenant du son des lames de couteaux en train d’être aiguisées, accompagne les mouvements gracieux des danseuses.
À un moment, les danseuses descendent au sol et se replient sur elles-même à l’exception d’une d’entre elles qui reste sur pointes en déployant ses bras comme dans le célèbre ballet “La mort du cygne”.
Le noir se fait sur la danseuse, le son s’arrête brutalement, c’est la fin de la performance.