Pour Sophia El Mokhta, Carpet Diem est l’occasion de mêler la danse, sa peinture, son travail sonore et de révéler plusieurs de ses inspirations qui vont de la comédie musicale américaine et égyptienne des années 50 jusqu’à des films mythiques tels que Tous en scène, Afrita Hanem avec Samia Gamal, “Satin Rouge”, film franco-tunisien de Raja Amari. Son goût pour l’entertainement à l’américaine et son amour pour la danse orientale sont portés par une musique originale qu’elle a créée pour la performance, une partition faite pour danser qui s’inspire des textes de son livre United States of La Bambina. Dans la plupart de ses performances, Sophia El Mokhta endosse le personnage de La Bambina.

Sous un tonnerre de faux applaudissements enregistrés, La Bambina - en robe à paillettes blanches et bleues, perruque brune sur la tête et lunettes de soleil - déroule un tapis rouge jusqu’à un espace circulaire posé au centre de la salle. Telle une star d’Hollywood, elle défile sur ce ring et déverse des gouttes de peinture blanche sur le tapis circulaire. Elle chante au micro sur de la musique techno, danse sur des musiques rythmées et entrainantes (tunisiennes, égyptiennes ou américaines) aux genres divers : afro beat, électro, chants orientaux, musique soufie…. Chaque transition se fait au son d’une musique de cirque et par l’ajout de peinture de couleur sur le tapis central. Au fur et à mesure, elle étale la peinture au gré de ses pas de danse. Le tapis rouge même barbouillé se transforme en une toile à part entière. Lors de son dernier tour de piste, elle retire sa robe à paillettes, laissant apparaître une robe moulante bleue. Elle fait couler quelques goutes de peinture noir sur le tapis et entame une dernière danse. Avant de partir, telle une diva, elle pointe un pistolet sur les spectateur·ices et elle lance des centaines de billets de banque à l’effigie de la Bambina.