Sur un long podium, une kyrielle d’artistes et de participants se sont emparés pendant quelques heures d’un format spectaculaire, celui du défilé de mode. Un objectif : faire sauter les codes de ce mode de représentation avec humour, fantaisie, extravagance ! Performance, danse, chanson vont surgir alors sous forme de tableaux vivants insolites et inédits. Ce déplacement non-stop de figures aux styles et contenus multiples, brasse avec légèreté et dérision les images qui collent au Catwalk d’une Fashion Week : narcissisme, glamour, paillettes mais aussi raffinement, élégance, folie créative. L’extravagant défilé de la performance a été l’occasion de présenter trois collections de vêtements et costumes originaux créés par les artistes Elizabeth Saint-Jalmes, Bernard Bousquet et Sophia El Mokhtar. Un set de musique live transforme la fin de soirée en dancefloor ouvert à tous.

Bernard Bousquet - B painted : Hors du podium, les danseur·euses créent avec les habits-peintures de Bernard Bousquet plusieurs tableaux vivants. Une fois sur le catwalk, les danseur·euses jouent avec les codes du défilé de mode et alternent pauses, lenteur et compositions chorégraphiques. Plus tard, sur une musique entrainante, danseur·euses, artistes, amateur·ices défilent avec leur style et leur propre énergie.

Elizabeth Saint-Jalmes : Sur une musique techno, éclairé·es de lumières ultra-violettes, les performeur·euses défilent, dansent avec les costumes de la plasticienne (Défilé Front Jaune). Dans une ambiance festive, ils s’emparent du podium avec énergie et de façon libre.

Famapoil : En costume de corps nus aux formes caricaturales et grotesques, les trois performeur·euses, interviennent à trois reprises : 1. En défilant sur le podium, sans musique, il·elles parlent tour à tour au micro du monde du travail, des personnes irremplaçables et de la place de la masculinité. La performance s’achève avec le slogan : “La violence oui mais la violence juste !”. 2. Vêtues de cagoules et brandissant des pancartes “Intermède mi-socal”, “Révolte inclusive” et “Culture never dies”, il·elles défilent sur la chanson “Etre une femme”. Des passages de cette chanson sont répétés au micro. 3. Au son de la Marche nuptiale de Mendelssohn, l’un.e des performeur·euses défile en robe de mariée, avec une traîne tenue par les deux autres performeur·euses.

David noir : L’artiste intervient à trois reprises lors du défilé. Une première fois, maquillé en chimpanzé et habillé avec les habits-peinture de Bernard Bousquet, il parle et chante en anglais a capella “I’m a man you don’t meet every day” de The Pogues. A son second passage, il interprète le personnage d’Edith Piaf. Une grande croix au cou, il tend à la fin une poche en plastique avec son urine à un membre du public. Pour sa troisième performance, en jupe, maquillé en singe, il traîne un sac poubelle dont il sort en chantant une tête ensanglantée en plastique.

Sophia El Mokhtar : La Bambina défile à trois reprises avec des tenues différentes créées par elle : une robe couverte d’écritures, une tenue rose avec des mini visage de la bambina sur ses collants roses et une robe de soirée noire avec des visages de la Bambina.

Deed Julius : Vêtu d’un casque, de protections de vélo, d’une robe extra moulante, d’une collerette de protection pour chien et de chaussures à plateformes très hautes, Deed Julius défile telle une diva. Il esquisse quelques mouvements de danse avec précaution, pour ne pas perdre l’équilibre.

Barbara Gay : L’artiste active son imposant costume en cordes tressées qui devient tour à tour une robe, des ailes, un harnais, un filet, réveillant ces différents usages.

Georges-Henri Guedj : S’emparant du micro, Georges-Henri Guedj chante ses textes avec humour et dérision. Tel un crooner “décalé”, il se déplace sur le podium de façon flegmatique sans suivre les codes d’un chanteur de variété.